Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/296

Cette page n’a pas encore été corrigée

libéraux de la Chambre, M. Bedoch, qui, commissaire extraordinaire de l’Empereur dans les départements de l’Est, avait eu des motifs très graves pour destituer le pétitionnaire de ses fonctions de garde magasin. Instruit qu’il avait été réintégré par une intrigue royaliste, le Maréchal prescrivit l’envoi immédiat à Paris du fonctionnaire supérieur qui, avec ou sans mauvaise intention, s’y était prêté, et il ordonna qu’on internât à vingt lieux des frontières le fonctionnaire destitué. C’était l’application la plus élémentaire des principes, en vue d’une guerre imminente, surtout quand il s’agissait de la sûreté d’une de nos principales forteresses. Au lieu de commencer par se renseigner au ministère, la Chambre aima mieux faire parade intempestive de son zèle pour la liberté individuelle.
Mais ce qui était bien plus sérieux que cela, c’était la nomination d’une commission pour réviser les Constitutions de l’Empire, alors que l’Empereur, dans son discours d’ouverture, avait formellement ajourné à des temps plus tranquilles cette grave et délicate affaire. Il était évident que la Chambre se considérait comme investie d’un pouvoir égal à celui du souverain et qu’elle était décidée à agir en conséquence. Dès lors, la politique prescrivait à l’Empereur, non de dissoudre la Chambre, ce qui eût été une mesure extrême et violente, mais de la proroger sous le prétexte de son absence et de l’impossibilité momentanée où se trouvait son gouvernement d’avoir avec elle des rapports tels que l’exigeait le bien des affaires. Dans de si difficiles conjonctures, toute sa pensée devait exclusivement s’appliquer aux opérations militaires. Il fallait donc qu’il s’affranchît d’une préoccupation dont il est aisé de