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comme ressource bien assurée. Telles qu’elles étaient cependant, si elles étaient bien employées, ces forces étaient plus que suffisantes pour comprimer l’insurrection.
Le funeste système du général Laborde avait été de disséminer ses troupes, d’en faire de petits paquets et de les rendre ainsi impuissantes à rien faire. Le général Lamarque reçut en conséquence l’ordre formel de tenir une conduite diamétralement opposée. On lui prescrivit la formation de 3 et même de 4 colonnes destinées à agir avec ensemble et énergie sur la rive gauche de la Loire. Par la possession de Saumur et d’Angers, et de Nantes, et en armant quelques ouvrages au Pont de Cé, on était maître du cours du fleuve et libre d’agir d’un côté sans trop se préoccuper de ce qui se passerait de l’autre. L’essentiel était d’occuper le littoral de l’Océan, entre l’embouchure de la Loire et les sables d’Olonne, de refouler l’insurrection dans l’intérieur, où elle serait à la merci des forces simultanément dirigées contre elle, et de s’opposer aux débarquements d’armes et de munitions qui étaient attendues de l’Angleterre. Pour cela, il fallait qu’après avoir rapidement assuré les positions de Saumur et d’Angers, ce qui était très facile à cause des châteaux forts de ces villes, le général Lamarque se portât de suite à Nantes ; qu’il en fît le centre de toutes les opérations et qu’il déconcertât les rebelles par la vigueur et la soudaineté des coups qu’il leur portait.
Ces instructions furent répétées sous toutes les formes au général Lamarque. Le Maréchal lui faisait sentir que, surtout en guerre civile, rien n’était plus funeste que l’indécision ; il lui disait que s’il n’était pas assez fort pour agir