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les pamphlets imprimés en Angleterre et en Allemagne, comme celui, par exemple, intitulé Robespierre à cheval. Cette réputation l’ayant souvent dispensé, par la crainte qu’elle inspirait, de faire des exemples, il n’avait jamais cherché à la détruire. Il est possible qu’elle ait été alors pour quelque chose dans le non accomplissement des ordres qu’il donna à plusieurs reprises pour les mesures à prendre contre les chefs vendéens.
Au reste, le général Laborde fut fort au-dessous du commandement qui lui était confié ; il se montra faible, irrésolu, ne prenant aucun parti, ne suivant aucun plan ; sans initiative personnelle, il ne sut pas même se conformer aux instructions qu’il avait reçues. Elles lui prescrivaient de la façon la plus formelle de concentrer ses forces, de n’agir que par masses, afin de porter des coups décisifs et de faire converger vers le principal foyer de l’insurrection des colonnes assez solidement organisées pour disperser tout ce qui représenterait devant elles et amener ainsi la pacification du pays. Loin de là, le général Laborde éparpilla ses troupes de tous côtés, cédant aux réclamations de chaque autorité locale qui en demandait pour être protégée ; il souffrit que des généraux, que des préfets arrêtassent la marche des régiments en route pour le rejoindre, parce que l’insurrection se manifestait à leurs côtés. Au milieu de ces inutiles tâtonnements, on perdit un temps précieux et l’insurrection serait devenue formidable si un premier succès du général Travot, du côté de Saint-Gilles, n’en eût arrêté les progrès. Sentant lui-même son insuffisance, le général Laborde demanda à être remplacé ; l’Empereur avait envoyé près de lui son aide de camp, le général Corbineau, pour lui