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pratiques qu’il a introduites dans toutes les branches du gouvernement.
La citation textuelle d’une de ses lettres donnera une idée exacte de sa lucidité et de sa précision dans une matière aussi délicate que celle des opérations de la trésorerie.
« Les Bureaux de la guerre ont également oublié les principes, écrivait-il le 23 mai, en vous faisant délivrer des ordonnances pour des crédits qui n’étaient pas compris dans la distribution mensuelle. Cela ruine le crédit de la trésorerie et c’est contraire à l’usage de tous les temps. Je dis de tous les temps ; je ne parle pas du gouvernement royal dont je ne connais pas la marche en détail ; mais c’est contraire à l’ordre qui a été observé dans les finances depuis le Directoire. Il faut donc régulariser cela : portez dans les demandes de crédit pour juin tout ce que vous avez ordonnancé au-delà de vos crédits mensuels et désormais n’en ordonnancez plus rien que jusqu’à la concurrence du crédit du mois ; sans quoi, vous entraverez le service, vous annuleriez vos ordonnances et nous ne pourrions plus nous comprendre. Il entre dans la responsabilité du Trésor que, 40 jours après que vos ordonnances ont été délivrées, en conséquence des crédits mensuels, elles soient soldées ; mais si vous ordonnez au-delà des limites de ce crédit, tout devient chaos. Quand j’accorde un crédit mensuel, je le base sur les ressources et sur les recettes. Le ministre du Trésor est convenu qu’il a ces moyens et dès lors il doit pourvoir aux dépenses qui y sont proportionnées. – Un autre article dont j’ai à vous entretenir est celui des remontes. Vous avez fait des fonds à différents régiments qui devaient acheter, mais les régiments n’achètent pas, c’est donc un crédit qui reste mort. Egalement vous avez fait un marché pour deux millions et vous avez fait un crédit en conséquence ; cependant les marchés ne se remplissent pas ; c’est encore un crédit mort. Le Trésor est la base de tout et je ne puis avoir d’action