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renouvelée avec encore plus de succès, le jour où des nécessités imprévues obligeraient d’y recourir.
Les événements de 1814 avaient fait regretter amèrement que Paris n’ait pas été alors en position de tenir seulement deux jours de plus.
Une des premières pensées de l’Empereur fut donc d’assurer la défense de la capitale ; ce ne fut cependant qu’à la fin d’avril, ou au commencement de mai, qu’il donna des ordres à cet effet. Au reste, tout en cherchant à se prémunir contre les dangers du présent, il ne se préoccupait pas moins peut-être des intérêts permanents du pays. La révolution qu’il avait lui-même opérée dans l’art de la guerre, la position nouvelle faite à la France par les traités qui avaient placé sa capitale à quelques journées de la frontière et organisé l’Europe à l’état de coalition perpétuelle contre elle, tout imposait la nécessité de fortifier Paris, afin qu’il pût être au besoin abandonné à lui-même, que l’armée active, dégagée du souci de sa conservation, manoeuvrât en pleine liberté, et, le cas échéant, fit payer cher à l’ennemi un mouvement aussi aventureux que celui de 1814. Les souvenirs de nos compagnes venaient à l’appui de ces idées ; si, en 1805 et en 1809, l’enceinte fortifiée de Vienne eût été énergiquement défendue contre une armée qui était victorieuse sans doute, mais qui n’avait pas à sa disposition rien de ce qu’il faut pour une attaque en règle, cette résistance aurait pu avoir une influence énorme sur les événements militaires. En 1812, la vieille muraille de Smolensk arrêta deux jours la grande armée et permit à l’ennemi de se retirer presque sans avoir été entamé.
L’empereur prescrivit donc au Maréchal de faire commencer