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également digne de confiance et par son expérience et par sa sévère probité, le lieutenant général Bourcier. Il fut chargé d’acheter 6 000 chevaux ; des fonds furent mis à sa disposition afin qu’il les payât comptant et qu’il fût autorisé à se départir de quelques-unes des exigences réglementaires en obtenant un peu de diminution sur le prix des chevaux. Ce général ne sut pas user suffisamment de la latitude qui lui fut donnée et là, comme ailleurs, le service public souffrit de l’observation trop scrupuleuse de règles excellentes dans les temps ordinaires, mais qui doivent fléchir quand on se trouve dans des circonstances exceptionnelles où, suivant l’expression consacrée, le salut du pays est la loi suprême.
Du reste la conception du dépôt de Versailles donna lieu à l’Empereur de déployer cette merveilleuse faculté qu’il avait de s’occuper des plus petits détails d’administration, aussi bien que des plus grandes mesures de gouvernement. Les selles, les objets d’équipement, provenant des régiments supprimés, avaient été déposés dans plusieurs places de l’Est ; par les ordres de l’Empereur, tout fut envoyé à Versailles. Là étaient aussi dirigés les cavaliers non montés qui repartaient en détachements pour leur corps dont ils grossissaient ses escadrons de guerre, sans perte de temps, sans détours inutiles. Alors même qu’ils n’étaient pas complètement armés, qu’il leur manquait des cuirasses et jusqu’à des sabres, ils n’en étaient pas moins mis en marche, parce que l’essentiel était qu’ils entrassent immédiatement en ligne. Le complément d’armes était expédié