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L’effectif était loin de présenter ce nombre, même en y comprenant 3 200 chevaux pour lesquels il y avait des marchés passés avec des fournisseurs et dont la livraison, bien qu’assurée, ne pouvait être immédiatement faite. On avait compté comme une ressource importante les chevaux à provenir du licenciement du corps de la maison militaire du Roi ; mais cette opération n’en produisit guère plus de 300 qui furent attribués à la garde. Les militaires qui composaient ces corps se prétendirent propriétaires de leurs chevaux et à ce titre ils les gardèrent. Leur allégation pouvait être vraie et donner ouverture au règlement ultérieur d’une indemnité ; mais, du moment qu’ils étaient une force militaire organisée, licenciée par le gouvernement, l’application des principes les plus élémentaires voulait qu’ils fissent la remise immédiate de leurs armes, de leurs chevaux, de tout ce qui les constituaient force militaire. Cela n’eut pas lieu, parce que l’opération fut conduite avec mollesse, ayant été confiée à des hommes, fort honorables du reste, mais qui, par cela même qu’ils avaient été attachés à la maison du Roi, n’étaient peut-être pas en position d’agir avec la vigueur nécessaire.
L’Empereur résolut de centraliser à Versailles la remonte de la cavalerie ; ce qui l’y déterminait c’est que, bien qu’il ne voulût pas la guerre et qu’il se tînt sur la défensive, il fallait cependant prévoir le cas où les alliés attaqueraient, chose qui pouvaient avoir lieu dans un mois. Alors tous les dépôts devaient sortir des places fortes et se centraliser entre Paris et la Loire ; le grand rétablissement de Versailles devenait, dans cette hypothèse, leur point commun de direction. A la tête de cette opération, on plaça un homme