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inintelligente avait le double inconvénient de créer un retard préjudiciable et de faire naître dans l’esprit des populations des soupçons mal fondés de malveillance et de trahison.
Comme, au reste, le plus pressé était d’avoir en ligne des hommes de l’armée active, les bataillons mobilisé de la garde nationale partirent sans être ni habillés, ni armés, quand les moyens locaux ne permirent pas de le faire à temps. Il n’y avait à cela nul inconvénient, puisqu’ils allaient être enfermés dans des places fortes où on aurait la facilité de pourvoir à l’un et à l’autre objet. L’Empereur, d’ailleurs, ne se souciait pas que l’on prodiguât des armes qu’il serait ensuite difficile de faire rentrer intégralement et qui seraient peut-être perdues pour l’Etat. Il attachait avec raison une extrême importance à ce qu’on eût en réserve et immédiatement disponible le plus grand nombre possible de fusils : c’était, à ses yeux, une des conditions du salut du pays, aussi n’épargnait-il pas les recommandations à cet égard.
La cavalerie était la partie la plus dispendieuse de l’armée, c’est surtout sur elle qu’avaient porté les économies de 1814. Plusieurs régiments avaient été supprimés. Ceux conservés étaient loin d’être à leur complet d’hommes et de chevaux ; sur ce dernier point, il y avait à faire des efforts énormes pour réaliser l’organisation arrêtée par l’Empereur. Il voulait que les régiments de grosse cavalerie, cuirassiers et carabiniers, ainsi que les dragons, fussent portés à 600 chevaux ; que ceux de cavalerie légère en eussent 800 ; ce qui faisait pour la première 15 000 chevaux et 22 000 pour la seconde, en tout 37 000.