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généraux chez lesquels la capacité et le dévouement s’unissaient au plus honorable caractère ; que les officiers qui les commandaient avaient été parfaitement choisis parmi ceux en demi-solde ; que les armes restèrent toujours déposées chez ces officiers, ne furent pas livrées à la libre disposition de la multitude et que le gouvernement obtint l’effet moral qu’il désirait produire, sans s’écarter pour cela d’une sage circonspection. Ce sont de ces choses qu’on ne peut pas juger d’une manière absolue et qui sont bonnes ou mauvaises suivant l’usage qui en a été fait. Or, on le répète, le temps a manqué pour voir les fédérés à l’œuvre et, dans tous les cas, il ne faut pas perdre de vue la pensée qui préoccupait le gouvernement, celle des immenses dangers qui menaçaient le pays et de la nécessité de les conjurer par tous les moyens en son pouvoir.
Dès le 27 mars, tous les mouvements de l’Est et du Nord étaient terminés. L’Empereur avait prescrit la formation de corps d’observation destinés à couvrir nos frontières, depuis Dunkerque jusqu’à Bayonne. Le 1er, commandé par le comte d’Erlon, avait son quartier général à Lille ; le 2e, sous les ordres du général Reille, à Valenciennes. Le 3e corps, réuni à Mézières, devait être provisoirement commandé par le duc de Plaisance ; à Thionville était le 4e, avec le général Gérard. Tout ce qui se trouvait dans les places d’Alsace, devait former, près de Strasbourg, le 5e corps aux ordres du maréchal duc d’Albufera. Le 6e devait être réuni près de Chambéry pour couvrir les Alpes et être commandé par le général Dessaix. Le 7e était destiné à observer les Pyrénées ; le général Clausel en avait le commandement. Enfin un 8e corps, réuni autour de Paris, formait la réserve