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signe de vie ; l’action de l’esprit ancien appela la réaction de l’esprit nouveau. L’exemple fut suivi de proche en proche et bientôt des pactes fédératifs existèrent dans toute la France.
Le gouvernement n’avait pas eu l’initiative de ce mouvement, mais il s’empressa de le seconder. Il y voyait l’avantage de faciliter singulièrement l’opération toujours assez délicate de la mobilisation des gardes nationales. Dans les grandes villes dont l’esprit était douteux, la fédération était une force qui tenait en échec la malveillance. A Paris, par exemple, on savait la garde nationale mal disposée et hostile ; la fédération des faubourgs Saint-Antoine et Saint-Marceau ôtait toute préoccupation à cet égard et assurait au besoin d’énergiques défenseurs aux fortifications de la capitale.
On a dit beaucoup de mal des Fédérés : les ombrages qu’ils ont inspirés à la garde nationale parisienne sont entrés pour beaucoup dans les jugements prononcés contre eux par l’opinion, jugements qui ne s’appuient sur aucun fait, par la bonne raison que, n’ayant jamais été complètement organisés, les Fédérés n’ont jamais eu l’occasion d’agir. Il fut un moment, après le désastre de Waterloo, où les débris de l’armée n’étaient pas encore ralliés sous Paris, où l’autorité ne disposait en quelque sorte que d’une force morale et où les passions les plus ardentes s’agitaient en tous sens dans cette immense cité. Si les fédérés eussent été animés de celles qu’on leur a prêtées, ils eussent pu essayer de les satisfaire ; il n’y eut cependant pas alors le moindre désordre à regretter. Le fait est que leur organisation avait été confiée à des officiers