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l’ouverture de la dernière session et n’en avoir été empêché que parce que cette ouverture n’eut pas lieu, à cause de la brusque dissolution du Corps législatif. Toutes ces pauvretés doivent rester ensevelies dans l’oubli et dans le mépris ; mais elles doivent aussi servir d’enseignement aux gouvernements qui se respectent et leur apprendre que, après les grandes commotions politiques, récompenser d’autres services que ceux réellement rendus au pays, c’est s’engager dans une voie détestable, ouvrir la porte aux abus, encourager l’intrigue, dégoûter le zèle et grever la fortune publique de charges qui sont un véritable vol de la part de ceux au profit desquels elles sont créées.
L’organisation des Gardes Nationales donna lieu à l’organisation spéciale, toute spontanée, des Fédérations, qui a été fort sévèrement jugée, par suite de préventions assez mal fondées. La grande fédération de 1790 avait eu pour objet de serrer étroitement le faisceau de l’unité nationale qui, avant la Révolution, n’existait réellement que dans le gouvernement du Roi, les provinces formant pour ainsi dire autant de petits états, avec leurs administrations et même leurs législations particulières. Les grands principes de la Révolution avaient paru compromis par les tendances de 1814 ; le retour de l’Empereur leur avait imprimé une nouvelle énergie, et comme l’on est assez porté à l’imitation en France, on imagina de renouveler la Fédération, pour la consolidation et la défense de ces mêmes principes. Ce fut naturellement en Bretagne que cette idée prit naissance, par suite du contact plus direct, plus immédiat avec l’élément contre-révolutionnaire, qui commençait à donner