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service, celle qui avait été appelée dans un besoin extrême, parmi des hommes déjà réformés ou qui étaient les soutiens de leur famille. Onze mois leur avaient fait oublier la vie militaire, reprendre les habitudes de la vie civile, et enfin un grand nombre d’entre eux avaient pu se marier, ayant eu la liberté de le faire jusqu’à la prohibition du 8 août.
Il était donc constant qu’il y avait lieu à beaucoup d’exemptions et, à cet égard, on avait un moyen facile et concluant d’évaluation. Lors du rappel des 58 000 hommes, dont il vient d’être question, les revues passées dans les départements par les inspecteurs généraux avaient eu pour résultat de constater qu’une moitié environ des militaires rentrés dans leurs foyers avaient droit à l’exemption. Sur cette base, on ne pouvait pas compter que les 164 000 hommes existant dans l’intérieur en fournissent plus de 82 000 à l’armé active. Ce partage égal entre l’armée et la population était le plus rationnel et le plus équitable et ce fut la donnée qu’accepta le Maréchal pour proposer à l’Empereur les mesures destinées à les rappeler sous les drapeaux.
Il insista pour qu’on usât de grands ménagements et que l’on confiât l’opération aux Préfets, de concert avec les généraux commandant dans les départements. La première chose à faire était d’accorder des congés absolus aux militaires mariés et à ceux reconnus impropres au service ou soutiens indispensables de leurs familles. Quant aux militaires propres au service, et qu’on évaluait à 80 000, pour en perdre le moins possible, il en serait immédiatement dressé, par arrondissement, un contrôle matricule, en employant pour cette opération des officiers à demi-solde bien