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garnisons ci-dessus énumérées contenaient 55 000 hommes.
Total des garnisons : 265 000 hommes
Ainsi la France pouvait être considérée comme ayant sous les drapeaux, au 1er avril 1814 : 445 000 hommes.
A ce nombre, il convenait d’ajouter les prisonniers de guerre, puisque les puissances les avaient rendues. On n’avait pas même d’aperçu sur ceux qui avaient succombé aux événements de la guerre ; mais voici ce que produisaient les états de situation des hommes rentrés.
L’Angleterre en avait rendu 60 000, l’Espagne 12 000, l’Allemagne, 16 000 ; la Russie, 30 000 ; la Prusse, 7 000 ; la Suède, 1 000.
Total des prisonniers, 126 000
Dans les prisonniers de guerre étaient comprises les garnisons de Dantzig, Stettin, Küstrin, Torgau, et Spandau.
Ces 126 000 prisonniers, joints aux 465 000 sous-officiers ou soldats que la France pouvait avoir sous les drapeaux au 1er avril 1814, portaient la force militaire d’alors à 571 000 (sic) hommes. Ce résultat était obtenu par des calculs modérés, plutôt en dessous qu’en dessus de la vérité.
Quel étonnement ne devait-on pas éprouver, en voyant ce que onze mois avaient fait perdre à l’armée française, puisqu’au 1er mars 1815 les états de situation ne l’élevaient qu’à 230 000 hommes, dont 180 000 seulement étaient présents sous les drapeaux !
Il était facile d’assigner les causes de cette énorme diminution.
Un acte du gouvernement provisoire, en date du 4 avril, détendit subitement tous les ressorts de la force militaire. Cet acte provoquait tous les soldats à quitter les drapeaux. Cette disposition ne fut que trop favorisée par les puissances alliés