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avec les autorités militaires sur les mesures à prendre suivant les circonstances locales. Toutes les forces devenues libres par le départ du duc de Bourbon et de la duchesse d’Angoulême furent dirigées à marches forcées vers le théâtre des événements et le général Grouchy se rendit à Lyon, investi du commandement supérieur, pour réunir dans sa main tous les pouvoirs et imprimer une impulsion commune à ces actions un peu divergentes, où des tiraillements, des conflits d’autorité commençaient déjà à se faire sentir. La vigueur du général Gilly laissa peu de chose à faire au général en chef, puisque le duc d’Angoulême avait été obligé de capituler, quand il intervint pour annuler cette capitulation.
L’Empereur fut assez contrarié de cette mesure du général Grouchy ; il ne le témoigna cependant pas et se borna à rajouter à la capitulation une stipulation pour la restitution des diamants de la couronne, stipulation sur l’exécution de laquelle il ne se faisait du reste aucune illusion.
Ainsi, dès les premiers jours d’avril, les craintes de guerre civile étaient évanouies ; l’Empire était reconnu partout et, pour le moment du moins, libre de toute préoccupation intérieure, le gouvernement pouvait se consacrer exclusivement aux soins que réclamait sa situation à l’égard des puissances étrangères.
Cette situation était grave et n’offrait aucune incertitude sur l’étendue, comme sur l’imminence du danger. Presque dès son arrivée à Paris, l’Empereur avait connu, par la