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facilement réduites à l’impuissance. L’Empereur tenait beaucoup à éviter la guerre civile ; le plus sûr moyen de l’empêcher d’éclater était dans la rapidité et l’énergie des mesures prises pour paralyser l’action des princes sur les populations.
A cet effet, des généraux d’une capacité et d’une résolution éprouvées, comme le général Clausel, le général Morand, furent dirigés sur Bordeaux et sur l’ouest ; ils furent investis de très grands pouvoirs et toutes les forces disponibles dans les limites de leur commandement furent placées sous leurs ordres. Serré de très près et reconnaissant l’impossibilité absolue de rien tenter de sérieux et d’utile, le duc de Bourbon quitta le premier le sol français. Madame la duchesse d’Angoulême ne tarda pas aussi à s’embarquer sur une frégate anglaise, quand elle vit ses communications coupées avec son mari et elle-même enfermée dans une ville dont la garnison ne lui avait pas laissé ignorer qu’elle ne devait pas compter sur elle pour la guerre civile.
Au moyen de l’insurrection du midi et de quelques régiments que sa présence et l’influence des chefs avaient retenus au service de la cause royale, le duc d’Angoulême s’était fait une petite armée avec laquelle il manoeuvrait sur le cour inférieur du Rhône. Son but était de remonter ce fleuve et de rentrer dans Lyon. La rapidité de la marche de l’Empereur sur Paris déconcerta ce plan et bientôt le Prince, après quelques succès insignifiants, se vit lui-même cerné par une insurrection en sens inverse de celle qu’il dirigeait. Dès le 22 mars, des officiers étaient partis de Paris avec la mission expresse de faire connaître aux populations du midi la réalité des faits et de se concerter