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de sa marche sur Paris, y avait été reprise par suite de la présence et des ordres du Maréchal Gouvion-Saint-Cyr ; le Duc de Bourbon était dans la Vendée et les mouvements de ce maréchal se liaient à ceux du prince. La prudence commandait donc à l’Empereur de ne s’éloigner de Paris qu’après avoir fait reconnaître son autorité. Ces deux causes cessèrent par le ralliement de toutes les troupes à la cause nationale et par le départ du Duc de Bourbon de la Vendée ; elles furent remplacées par la marche du Duc d’Angoulême sur Lyon. Les inquiétudes que l’on eut sur la sûreté de cette seconde ville de France ne permirent pas à l’Empereur de quitter Paris avant qu’elles fussent dissipées. Lorsqu’elles le furent, il était trop tard, parce que les troupes, en Belgique, étaient réunies, augmentées de régiments anglais et prussiens et les généraux à leur poste ; l’armée française étant encore peu nombreuse et non organisée avait peu de chances de succès.
On pourrait ajouter que, si l’Empereur avait des raisons personnelles de rester à Paris, il eût pu charger un des ses généraux de l’envahissement de la Belgique ; mais la personne seule de Napoléon pouvait produire en Belgique le même effet qu’elle avait produit de Cannes à Paris. Le prestige de sa marche avait étonné et électrisé toutes les imaginations, c’était en la continuant qu’il eût obtenu les mêmes résultats. Restant lui-même à Paris, la marche d’un de ses généraux ne présentait plus que les chances d’une guerre ordinaire, celles du nombre et de valeur des troupes qu’il aurait pu amener, ce qui est peu de monde.
Cette conversation se prolongea jusqu’à une heure du matin et le Maréchal, en sortant des Tuileries, prit possession