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cette scène, dont il est, je crois, impossible de ne pas se sentir attendri.

La bénédiction donnée, les cardinaux jettent de la tribune une grande quantité de papiers, que l’on m’a dit porter des indulgences. C’est à ce moment seulement que les groupes dont j’ai parlé se rompent, se confondent ; qu’un millier de bras s’élèvent pour saisir un de ces papiers. Le mouvement, l’ardeur de cette foule qui s’élance et se presse, est au-dessus de toute description. Lorsque le pape se retire, la musique des régimens joue des fanfares, et les troupes défilent ensuite au son des tambours.

Le soir, le dôme de Saint-Pierre est illuminé, d’abord en verres de couleur, puis subitement en lumières blanches du plus grand éclat. On ne peut concevoir comment ce changement s’opère avec tant de rapidité ; mais c’est un spectacle aussi beau qu’extraordinaire. Le soir aussi on tire un très beau feu d’artifice au-dessus du château Saint-Ange. Des milliers de bombes et de ballons enflammés sont lancés dans l’air ; la