tit appartement que j’occupais à l’Académie de France, il me fallut chercher un logement. Je regrettais fort peu celui que je quittais, attendu qu’il donnait sur une petite rue dans laquelle les voitures des étrangers remisaient à toute heure de nuit. Les chevaux, les cochers, faisaient un train infernal ; en outre, il se trouvait une madone au coin de cette rue, et les Calabrois, dont sans doute elle était la sainte, venaient chanter et jouer de la musette devant sa niche jusqu’au jour. À vrai dire, il m’était assez difficile de trouver à me loger, attendu l’extrême besoin que j’ai de sommeil et le calme environnant qui m’est absolument nécessaire pour dormir. J’allai d’abord occuper un logement sur la place d’Espagne, chez Denis, le peintre de paysage ; mais, toutes les nuits, les voitures ne cessaient point d’aller et de venir sur cette place, où logeait l’ambassadeur d’Espagne. De plus, une foule de gens des diverses classes du peuple s’y réunissait, quand j’étais au lit, pour chanter en chœur des morceaux que les jeunes filles et les jeunes garçons im-
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