le dessin, l’expression, la composition de chaque sujet : jusques aux draperies, tout y est parfait. J’ai même remarqué que, dans la plus grande partie de ces belles pages, la couleur avait la vérité du Titien.
La galerie, les salles, et même ce corridor du Vatican où j’ai vu dans le fond la belle Cléopâtre mourante, tout cela est unique dans le monde. Combien ne s’étonne-t-on pas de la variété des compositions de Raphaël en voyant cette école d’Athènes, ordonnée avec tant de sagesse, puis l’incendie de Borgo, composé dans un genre si différent ? Mais ce qui surprend le plus, c’est que celui qui est mort si jeune ait laissé tant de chefs-d’œuvre. Cela prouve avec évidence que la fécondité est un attribut inhérent au génie.
Il est bien malheureux de voir que tant de belles productions soient altérées, non-seulement par le temps, mais aussi parce qu’on permet que de jeunes artistes aillent prendre le trait au calque. Je me rappelle à ce sujet qu’un ancien directeur de l’Académie disait à