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qu’aucune autre école italienne. Il faudrait des volumes pour décrire les beautés dont le Guide, le Guerchin, les Carraches, le Dominicain, ont orné ces pompeuses habitations. Dans l’un de ces palais, le custode me suivait, s’obstinant à me nommer l’auteur de chaque tableau. Cela m’impatientait beaucoup, et je lui dis doucement qu’il prenait une peine inutile ; que je connaissais tous ces maîtres. Il se contenta donc de continuer seulement à m’accompagner ; mais comme il m’entendait m’extasier devant les plus beaux ouvrages en nommant le peintre, il me quitta pour aller dire à mon domestique — Qui donc est cette dame ? j’ai conduit de bien grandes princesses, mais je n’en ai jamais vue qui s’y connaisse aussi bien qu’elle.

Le palais Caprara renferme, dans sa première galerie, des trophées militaires indiens et turcs, dont plusieurs sont la dépouille de généraux vaincus par la famille Caprara. Le portrait du plus célèbre guerrier de ce nom est au bout de la galerie qui, je crois, est unique dans son genre.