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Cette petite anecdote suffit, je l’avoue, pour me donner une mince opinion des habitans de Turin sous le rapport des arts.

Je quittai mes aimables hôtes pour aller à Parme. À peine étais-je arrivée dans cette dernière ville, que je reçus la visite du comte de Flavigny qui y séjournait alors comme ministre de Louis XVI. M. de Flavigny avait soixante ans au moins ; je ne l’avais jamais rencontré en France ; mais son extrême bonté et la grâce qu’il mit à m’obliger en tout me le firent bientôt connaître et apprécier. Sa femme aussi combla de soins ma fille et moi, et leur société me fut de la plus agréable ressource dans une ville où je ne connaissais personne.

M. de Flavigny me fit voir tout ce que Parme offrait de remarquable. Après avoir été contempler le magnifique tableau du Corrége, la Crêche ou la Nativité[1] je visitai les églises, dont les ouvrages de ce grand peintre sont aussi le plus admirable ornement. Je ne pus

  1. Nous l’avons eu au Musée.