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La chute de Priam, les amours de Didon,
La chaumière d’Évandre, et les destins de Rome,
Les fureurs de Satan, et sa hideuse cour,
Les bocages d’Éden, et le premier amour,
Et les malheurs du premier homme.
Bientôt l’homme lui-même est l’objet de ses vers :
De la pensée humaine il chante la puissance,
Et cette vaste intelligence,
Source de nos talents, source de nos travers,
Qui, par les arts, les lois, le culte, et la science,
A fait du genre humain le roi de l’univers.
De la nature, enfin, il célèbre l’empire.
De Pline et de Buffon rival ingénieux,
Il la suit dans les flots, sous la terre, et les cieux,
Dans l’être qui végète, et l’être qui respire ;
Il la surprend, l’observe, et se plaît à décrire
Ses prodiges mystérieux.

Assis près de Delille, écoutant en silence,
Boufflers à ce concert ne mêle point ses chants :
De jolis riens, des mots charmants,
Échappent quelquefois à son insouciance ;
Mais de ses frivoles accents
Nos boudoirs ont déjà perdu la souvenance.

Parny chante l’amour, et ses brûlants désirs :
Enlacé par les bras de son Eléonore,
Il peint en traits de feu le feu qui le dévore,