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ractère, c’est à ceux-là qu’ils s’attachent de préférence ; c’est sur eux qu’ils épanchent tout le fiel de la calomnie, pour qu’il ne reste à la révolution, qu’ils abhorrent, que des crimes et des vices pour résultats, que des misérables et des scélérats pour appuis. Ils accusèrent Fourcroi d’avoir sacrifié Lavoisier à sa criminelle jalousie ; lui qui s’étoit fait un plaisir de proclamer ses découvertes, qui avoit servi tant de fois de héraut à sa gloire. Fourcroi ne se consola jamais de cette injustice ; sa vie entière en fut empoisonnée. Si un étranger venoit rendre hommage à ses talents, il ne manquoit jamais de l’interroger sur les effets de cette accusation calomnieuse. Il n’étoit rassuré ni par l’estime de l’Europe ni par le témoignage de sa conscience ; et si son cœur se soulageoit alors par un torrent de larmes, l’inflexible perversité de ses calomniateurs attribuoit au remords ces douloureux épanchements de son indignation. Heureusement pour les arts et pour la patrie, le zèle de Fourcroi parut son accroître ; et quand le consulat lit respirer la France des honteuses vacillations du directoire, le chef