Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quelques amis de l’ordre, des arts, et de la liberté, eurent le noble courage de s’opposer à ce vandalisme ; et Fourcroi se signala dans cette lutte glorieuse. Il préserva d’une destruction inévitable une foule d’établissements utiles ; il couvrit de sa protection les plus beaux monuments de l’art et du génie ; il arracha aux satellites de Robespierre un grand nombre de savants et d’artistes, en rattachant leurs travaux à la gloire de nos armées ; et si l’infortuné Lavoisier n’avoit été qu’un savant illustre, il auroit dû son salut à la protection généreuse de son émule. Mais le titre de fermier-général causa la perte du Linné de la chimie ; et la calomnie voulut faire retomber le sang de cette victime sur la tête de Fourcroi. Il est des hommes qui se sont fait un cruel besoin de prouver qu’à cette époque funeste il ne parut de vertus que sur les échafauds. Tous les partisans de la révolution sont enveloppés, par l’injustice de ces hommes, dans l’opprobre et l’horreur qui s’attache aux noms de Marat et de Robespierre. S’il en fut de recommandables par leur génie, par leur savoir, ou par leur ca-