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Nos vœux l’accompagnoient sur ce lointain rivage,
Où ses nombreux admirateurs,
Au bruit de ses accords saluoient son passage,
Et couvraient son chemin de lauriers et de fleurs :
Mais son retour, hélas ! confirma nos alarmes ;
Et bientôt de ses jours s’éteignit le flambeau !
Sur son cercueil j’ai répandu des larmes ;
J’en verse encor sur son tombeau.


Celui de Grétry s’élève à droite du même sentier ; et, à gauche, le marbre funèbre nous rappelle les noms de Persuis et de Nicolo. Les restes de ces quatre compositeurs sont ensevelis dans le même bosquet. Je vous ai parlé du premier de tous, de celui qui résistera le plus long-temps peut-être aux révolutions d’un art qui en a tant subi. J’aurois dû commencer par celui qui l’avoit précédé dans la carrière pour montrer à nos compositeurs la véritable route qu’ils avoient à suivre ; mais la tombe de Grétry ne s’est offerte à moi que la seconde, et je marche au hasard dans ce vaste champ de sépulcres. J’obéis à mes inspirations, et ne puis mettre dans mon récit un ordre qui n’existe point dans mon sujet. La venue de Grétry fut une époque. Il ne s’a-