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Ainsi mourut jadis le barde harmonieux
Qui de Jérusalem chanta la délivrance :
Ceint du rameau sacré qui l’égaloit aux dieux,
Vaincu par sa longue souffrance,
Il vit le Capitole, et referma les yeux ;
Mais il mourut du moins dans les bras de la gloire.
Et, comme lui, léguant à la postérité
Et ses travaux et sa mémoire,
Malus prit son essor vers l’immortalité.


Cette confiance, cet espoir flatteur, adoucirent l’amertume de ses derniers moments. La douleur et l’amour d’une femme adorée lui faisoit sentir plus que jamais le prix et le charme de l’existence qu’il alloit perdre. Il connut toute l’horreur du sacrifice que lui imposoit la nature. Mais l’infortunée Wilhelmine ne tarda pas du moins à le rejoindre. Elle ne put survivre à la perte de son époux. Le chagrin consuma les jours de cette veuve désolée. Plus tendre qu’Artémise, elle ne chercha point comme elle les consolations d’un nouvel hymen, après avoir rempli le monde de ses lamentations. Elle revola vers celui qu’elle n’avoit cessé de pleurer ; et la sœur de cette infortunée, en les réunissant