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celle de la double réfraction. Mais Newton parut douter de ses observations et de ses calculs ; et les physiciens restèrent un siècle entier dans l’incertitude, jusqu’au moment où Malus vint lancer son génie dans ce vaste champ de découvertes. Le génie étoit à peu près tout ce que lui avoient laissé les fatigues de la guerre et les ravages de la peste. Son corps étoit brisé, ses organes affaiblis. Il sentit que la vie alloit lui échapper, et il se hâta de faire sa gloire. Il reprit ses travaux sur l’optique ; et le mémoire qu’il publia sur cette matière, où il suivoit dans tous ses détours la marche des rayons lumineux, réveilla l’attention du monde savant. L’Institut de France se rappela les découvertes d’Huygens ; et, peu satisfait des démonstrations de l’astronome hollandois, il provoqua de nouveau les physiciens à la recherche des lois de la double réfraction. Malus se sentit appelé à résoudre le problème ; d’innombrables observations le conduisirent à la vérité, et le prix lui fut adjugé par l’Académie. Mais son génie avoit fait plus qu’on ne lui avoit demandé. Cette double réfraction, dont il