Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne croyant pas qu’il fût important d’en rechercher la nature, il abandonna cette recherche pour n’en étudier que les effets. Le danois Roëmer en calculoit en même temps la vitesse. A l’aide des satellites de Jupiter, il découvrit qu’elle nous arrivoit du soleil en sept à huit minutes ; et cette découverte, confirmée plus tard par les observations de Bradley, établit l’identité de la lumière et du feu. Huygens persista seul à vouloir en deviner la nature, et il se rejeta dans les hypothèses. Il fit du fluide de Platon, de la matière subtile de Mallebranche, une matière éthérée, qui, répandue dans l’espace entre les corps lumineux et nous, arrivoit à nos yeux par la pression. Euler adopta et développa ce système ; et l’autorité de ces grands noms partagea les physiciens en deux sectes distinctes, celles de l’émission et de la vibration, ou plutôt de la lumière jaillissante et de la lumière flottante. Le double phénomène de la réflexion et de la réfraction lut sérieusement observé par les uns et les autres. On reconnut d’abord que Descartes avait posé la loi de la réfraction simple ; et Huygens découvrit