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tière à mes méditations. À quelques toises du premier carrefour, à gauche de ma route, et ; sous un berceau de feuillage, le nom de Malus fut le premier qui arrêta mes pas. Je ne vous parlerai, madame, ni des essais poétiques de son adolescence, ni des exploits militaires de sa jeunesse ; il partagea, comme tant d’autres, les périls des armées de Sambre-et-Meuse et d’Égypte : mais ce ne fut ni sur les traces de Corneille ni sur les pas des héros que Malus trouva la gloire. Newton fut son guide vers l’immortalité. On auroit oublié depuis longtemps cette noble ardeur avec laquelle il se précipitoit au milieu des combats, et ce courage plus calme qui lui fit braver la peste et dérober sa vie à ce fléau terrible ; mais ses importantes découvertes sur la lumière sont inscrites pour jamais au temple de mémoire.

Il y a près de trente siècles, madame, que les hommes cherchent à définir et analyser cette matière impalpable qui nous éclaire et nous échauffe. Platon y avoit bien reconnu une flamme légère, un fluide délié qui jaillissent des corps lumineux, et s’échappoit rapidement en ligne droite, jusqu’à ce que la ren-