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Du puissant Moscovite il peint l’ambition.
Le Czar vers l’orient prolongeant ses conquêtes,
Et l’hydre des partis relevant ses cent têtes,
Et les trônes sapes par la rébellion.
Par-tout contre les Grecs conspirent les ministres
D’un peuple ami des arts et de la liberté.
L’univers est rempli de leurs clameurs sinistres ;
Et des rois éperdus le bras s’est arrêté.
C’est peu de leurs discours ; sur la terre et sur l’onde,
Ces prétendus appuis des libertés du monde
Des tyrans du Bosphore ont suivi les drapeaux.
Des fanatiques janissaires,
De ce ramas impur de forbans, de bourreaux,
De factieux, d’incendiaires,
Ils dirigent les camps, ils guident les vaisseaux.
Vils échos d’Albion, des plumes mercenaires
Insultent à la Grèce, à ses calamités ;
Et des fils du croissant dignes auxiliaires,
Osent justifier leurs lâches cruautés.
On traite ces brigands de maîtres légitimes ;
Et leurs esclaves, leurs victimes,
Sont des factieux révoltés.
Les triomphes des Grecs sont des iniquités ;
Leurs espérances sont des crimes.
Des crimes ! juste ciel ! que sont donc les vertus ?
Que sont la justice et la gloire ?
De Thrasibule et d’Aratus,
Pense-t-on flétrir la mémoire ?