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les triomphes inconcevables de leurs flottes naissantes et de leurs bandes inhabiles !


Eh ! quel cœur généreux, quel esprit éclairé
Peut contempler avec indifférence
Le réveil glorieux, l’héroïque vaillance
De ce peuple régénéré ?
Quelle politique inhumaine,
Des rois de l’Europe chrétienne
Arrêta tout-à-coup les bataillons vengeurs ?
Aux cris de ce peuple intrépide,
Au bruit des sanglantes horreurs
Qui souilloient les cités d’Homère et d’Aristide,
Ils devoient tous armer leurs bras réparateurs.
Ils devoient tous aux Grecs prêter leur assistance,
Arracher aux sultans l’Hellespont asservi,
Et dans les remparts de Bysance
Cimenter par des lois la juste indépendance
Du peuple qu’ils auroient servi.
C’étoit là le devoir, la gloire de l’Europe :
Mais des plus vils tyrans l’Anglois soutient les droits[1],
Et des saints intérêts des peuples et des rois
Sa politique s’enveloppe.

  1. Telle étoit la situation des choses en 1822 lorsque je composois cet ouvrage. La politique du ministère anglois à l’égard des Grecs a paru depuis se modifier, mais j’ai cru devoir laisser à ce passage le cachet du temps où il a été écrit.