Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Enfants dégénérés d’une verve affaiblie,
N’ont point de ses honneurs dégradé le génie
Qui nous a peint Horace, et le Cid, et Cinna ;
Et le Barde fameux, dont la fertile veine
Du vainqueur de la ligue a chanté les vertus,
En dépit de Minos, d’Agatocle, et d’Irène,
N’en règne pas moins sur la scène,
Où brillent Mahomet, et Mérope, et Brutus.


Un chagrin plus funeste, et dont la cause est encore un mystère, a précipité dans une tombe voisine le jeune et malheureux Calamard, qui marchoit à grands pas sur les traces de Dejoux et de Roland ; une mort imprévue nous la ravi dans la force du talent et de l’âge. Ses belles statues de Vénus, du général d’Hautpoul, et de Napoléon, n’étoient pas encore achevées, quand le ciseau créateur est tombé de ses mains mourantes. Son atelier renfermoit d’autres ébauches qui promettoient un grand artiste de plus à la patrie de Girardon et de Pigal, à l’art de Phidias et de Praxitèle. Ceux qui rencontrent dans les salles du Louvre la charmante figure d’Hyacinthe blessé, sont tentés de demander dans quelle contrée de la Grèce a