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Coislin fut un moment la rivale chérie
De la superbe Pompadour.
Je ne l’affirme point et ne veux pas y croire.
Les courtisans mentent facilement ;
Et quand il seroit vrai qu’à ce royal amant
Cette femme adorable eût cédé la victoire,
Je n’oserois blâmer aussi légèrement
Un péché digne de l’histoire.
Mesdames, sur ce point je m’en rapporte à vous :
Figurez-vous qu’un roi soupire à vos genoux ;
Que, le front rayonnant des palmes de Belloin
Ce roi jeune, galant, et beau comme il étoit,
Soumet à vos appas son cœur et sa couronne,
Mesdames, dites-moi ce que vous auriez fait.


Si j’attendois votre réponse, je resterois peut-être trop long-temps sur la tombe de cette beauté célèbre. Je prends le parti de lui faire mes derniers adieux, et de pénétrer dans le joli bosquet qui m’avoisine. Sous l’ombrage de ces ormeaux, contemporains de Louis XIV et de son confesseur, reposent les ossements du général Berckeim, dont lu valeur s’est long-temps signalée sur nos champs de bataille, et ceux du diplomate Lehoc, qu’une tragédie de Pyrrhus fit briller quelques jours sur la scène françoise.