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qui l’honorent ; elle flétrit ceux qui le dégradent ; elle tombe aux pieds d’un Belzunce, d’un Fénélon, d’un Pie VI, d’un Las Casas, d’un Vincent de Paule ; elle foule à ses pieds les Girard, les Borgia, les Torquemada, les Letellier, les Valverde, et tous ceux qui les imitent. Elle bénira sur-tout la mémoire du prêtre vénérable qui repose dans la nouvelle tombe qui vient de fixer mes regards.


Le modeste Gaultier fut l’ami de l’enfance ;
Et ce philosophe chrétien
Ne pensoit point que l’ignorance
Fût de la piété le plus ferme soutien.
L’homme instruit à ses yeux étoit l’homme de bien,
La sagesse pour lui n’étoit que la science.
C’est à la propager qu’il consacroit ses jours ;
Et quand, de ses travaux interrompant le cours,
La mort vint l’arracher à l’enfance éplorée,
On la vit se presser autour de son cercueil.
Elle suivit en pleurs sa cendre révérée.
Plus d’un père s’unit à ces marques de deuil :
Et quand revient le jour que leur amour déplore,
Le jour où pour jamais Gaultier s’est endormi,
L’enfance vient pleurer encore
Sur la tombe de son ami.


Cette tombe s’élève au-delà du bosquet qui