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Plus pieux que les fous qui le traitent d’impie,
Il a brisé le joug des superstitions ;
Il déteste l’hypocrisie.
Tartufe parmi nous ne trouve plus d’Orgons.
Le fanatisme expire, et les religions
S’épurent au flambeau de la philosophie.


Je ne prétends nier ni justifier le scandale et le désordre qui signalèrent ce jour de honteuse mémoire. Des excès furent commis ; le peuple dirigea lui-même le cercueil de Raucourt vers l’église qui refusoit de le recevoir. Les portes de Saint-Roch furent enfoncées, le sanctuaire profané ; le blasphème et l’impiété s’assirent dans la chaire ; le temple retentit des vociférations de la multitude ; les autels furent transformés en tribunes ; l’église en forum ; la voix des sages fut méconnue… Mais quels furent les premiers auteurs de ce scandale ? Sur qui doit retomber la honte de ces profanations, de ces sacrilèges, de ces déportements populaires ? Sur ceux qui auroient dû les prévenir en cédant à la voix de la raison et de la piété. Ils se fondent sur un concile d’Arles, dont les canons sont ensevelis dans la poussière des siècles,