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Le comte Vernier n’en fut pas moins un honnête homme, un excellent citoyen, et un sage moraliste : le cardinal de Bayane un homme desprit, et le général Aboville un homme d’honneur et de courage. Ami du cardinal de Bernis et François comme lui, Bayane revêtit la pourpre romaine pour avoir siégé parmi les auditeurs de rote. Il fut un des princes de l’Église qui vinrent assister le nouvel Étienne au sacre du nouveau Pépin ; et ne retourna dans Rome que pour être témoin des humiliations du souverain pontife, et du repentir que lui inspiraient les témoignages d’ingratitude dont il fut accablé. Quoiqu’il soit inconvenant peut-être de sourire dans un sujet aussi grave, je ne puis m’empêcher de vous rapporter une réponse de ce cardinal, qui peint à-la-fois la tournure de son esprit et la liberté de la cour pontificale. Après une foule de sacrifices faits à la nécessité, le pape refusoit de consentir à la sécularisation des biens de l’Eglise italienne. « Votre Sainteté, lui dit le cardinal de Bayane, est comme une jolie femme qui a accorde les dernières faveurs, et qui se fâche pour un baiser ». Passez-moi