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Ce bonheur fut le partage du brave Nansouty, que les ennemis de la France ont rencontré presque par-tout à la tête de la cavalerie françoise. Soldat de la vieille monarchie, il ne suivit point ses premiers compagnons d’armes sur la terre étrangère. Il resta fidèle à la patrie ; et l’ambition n’eut point de part à ce choix de son cœur. C’est un devoir qu’il crut remplir ; et ceux dont il abandonna la cause lui conservèrent leur estime. Sa modestie laissoit à la renommée le soin de parler de ses services. Mais cette renommée, si facile à prôner les intrigants qui la fatiguent de leur jactance, fut lente à proclamer les exploits d’un guerrier qui sembloit la dédaigner. C’est le vainqueur d’Hohenlinden, le sage Moreau, qui, le premier, laissa tomber sur Nansouty quelques rayons de sa gloire ; et, depuis ce jour mémorable, le nom de ce guerrier fut associé aux plus beaux triomphes de nos armées. Les champs de Wertingue, de Friedland, de Ratisbonne, d’Esling, de Moskou, et de Dresde, furent les théâtres glorieux de ses charges brillantes. Ce fut lui qui, dans la forêt d’Hanau, ouvrit