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monde politique, mais j’y rentre avec un bienfaiteur de l’humanité souffrante, avec un de ces hommes dont la vie entière est consacrée au soulagement des douleurs humaines, et qui exercent leur ministère de charité au milieu des fléaux les plus horribles que le génie du mal ait répandus sur la terre. Cet homme est le chirurgien Heurteloup, dont nos hôpitaux militaires ont conservé l’honorable souvenir.


Pour rendre à ces mortels un digne et juste hommage,
Il faut avoir vécu dans les champs du carnage,
Et parcouru ces théâtres sanglants,
Où les blessés et les mourants,
Sur une terre humide, attendent leur passage,
Quand la gloire a cessé d’animer la valeur,
Quand, affoibli par mille craintes,
De la mort qui l’entoure observant la pâleur,
Et, redoutant pour lui ses cruelles atteintes,
Le guerrier mutilé laisse échapper les plaintes
Qu’à son ame affoiblie arrache la douleur.
Un enfant d’Esculape à ses yeux se présente ;
L’espoir est rentré dans son cœur.
Il s’anime, il renaît, il rêve le bonheur ;
Il revoit son pays, ses amis, son amante ;
Et le mortel consolateur