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cle pénètre l’ame d’une tristesse involontaire, d’un sentiment douloureux dont on a peine à se défendre ; mais lorsqu’on approche de ces derniers asiles de l’homme, il s’y mêle je ne sais quelle douce émotion, en respirant le parfum de mille fleurs, que la piété des familles se plaît à cultiver sur la tombe de ceux qu’elles regrettent.


J’aime à voir ce pieux hommage,
Ces tributs d’amour et de deuil,
Que la douleur rend au cercueil :
C’est une vertu de notre âge.
J’aime le culte des tombeaux,
Ces fleurs, ces jeunes arbrisseaux,
Qui les parent de leur feuillage ;
Ces gazons où viennent s’asseoir
La fille et la mère éplorées,
Que d’un père ou d’un fils la mort a séparées.
L’illusion souvent calme leur désespoir ;
Leur ame du passé se repaît en silence ;
L’objet de leurs regrets vit dans leur souvenir ;
Un rêve leur rend sa présence ;
Cette vie à leurs yeux n’est plus sans avenir,
Et l’avenir sans espérance.


Ce touchant spectacle se renouvelle pres-