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toyens, il essaya de les défendre contre les lois barbares qui les dévouoient à la destruction et à l’infamie : son éloquente pitié révolta nos décemvirs, et la fuite seule déroba le poète à la mort. Sauvé par la chute de Robespierre, il reprend par besoin le métier de journaliste qu’il avoit abandonné par dégoût ; ses opinions le replongent dans les tourments d’une proscription nouvelle. Du 18 fructidor au 18 brumaire, il traîne au hasard sa paisible existence. Mais, l’ordre renaît dans sa patrie, et la fortune de Fontanes se relève avec la nôtre. Un éloge de Washington en est la source. Lucien Bonaparte avoit commandé cet éloge, pour diriger vers un but patriotique les pensées d’un frère dont il pressentoit l’ambition funeste. La politique du consul voulut faire croire un moment qu’il alloit prendre Washington pour modèle, et il entreprit la fortune de l’orateur qui avoit loué le libérateur de l’Amérique. Un mot heureux attira bientôt de nouveaux honneurs sur la tête de Fontanes. Le consul avoit revêtu la pourpre des Césars. Le poëte vint saluer le nouveau monarque ; et, le dis-