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et des soins d’une administration publique.


Celui qui se dévoue au culte des neuf Sœurs,
Comme l’indépendance aime la solitude ;
Il préfère à l’éclat des humaines grandeurs
Les paisibles loisirs, les charmes de l’étude.
Il craint le fardeau des honneurs,
Et l’éternelle inquiétude
Qui suit les rois et leurs flatteurs.
Mais dans le tourbillon des tempêtes publiques,
Dans les orages politiques,
Où nous a jetés le destin,
Quel homme, au gré de son envie,
A pu disposer de sa vie,
Et suivre à son midi les projets du matin ?


Fontanes l’a éprouvé comme les autres. Signalé par un début éclatant, encouragé par les honorables suffrages de Marmontel et de La Harpe, il n’eût aspiré qu’à une renommée littéraire ; la révolution l’a poussé malgré lui dans les honneurs politiques, à travers la proscription et la misère. Une riche alliance sembloit assurer son avenir ; ses espérances furent englouties sous les ruines de la ville de Lyon, où son hymen venoit d’être célébré. Touché des malheurs de ses nouveaux conci-