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vint à conclure ce mariage, qui inspira tant de vanité à celui qui avoit acquis tant de gloire. L’Europe n’en fut pas même étonnée ; elle étoit sous le charme ; mais la France le vit avec peine, et ne s’en consola que dix mois après. La carrière d’Otto ne fut plus qu’une longue suite de vicissitudes. Rappelé de son ambassade après la bataille de Lutzen, il ne revint en France que pour assister à la chute du trône qu’il avoit cru consolider pour jamais. Adopté par les Bourbons, envoyé par eux dans le Limousin, il y fit sentir les avantages que présentoit leur retour. Mais il retrouva dans cette cour nouvelle un ancien ministre qui s’étoit montré son ennemi, et qui ne savoit point oublier sous Louis XVIII les inimitiés qu’il avoit conçues sous Napoléon et sous la république. Mécontent d’un oubli qu’il ne méritoit pas, Otto fut entraîné par le ressentiment dans le tourbillon des cent jours ; mais le dénouement de ce nouveau drame politique ne dépendoit pas des mystérieuses manœuvres de la diplomatie. Le glaive seul fut pris pour arbitre ; et les destinées d’Otto allèrent finir dans la solitude.