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Mais un César vivant est un cruel voisin
Pour les nations qu’il dévore.
Il vaut mieux voir de loin ce brillant météore,
Que se trouver sur son chemin.


Cette paix ne fut pas de longue durée. L’Europe ne respira qu’un moment de ses agitations ; et, par une fatalité singulière, il étoit réservé à ce même ambassadeur, qui venoit de signer la paix, de donner bientôt après le signal de la guerre. Otto représentoit la France à Munich, quand les légions de l’Autriche vinrent menacer les confins de la Bavière et lui demander un passage. Napoléon étoit alors sur les hauteurs de Boulogne, et ne songeoit pas à l’ennemi qui se disposoit à venger les affronts de Marengo et de Hohenlinden. L’émissaire d’Otto le surprit au milieu de ses apprêts de descente. Il partit comme la foudre ; et telle lut la rapidité de ses phalanges, que les Autrichiens furent anéantis avant de se douter qu’il eût passé le Rhin, Le vainqueur d’Ulm et d’Austerlitz récompensa par des dignités éminentes l’ambassadeur qui venoit de lui rendre un pareil service. L’élève du chevalier de la Luzerne et