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Livroit l’état aux mains d’un ministre inhabile,
Servoit les passions d’un moine ambitieux,
Et, du fanatisme odieux
Instrument aveugle et docile,
Par le fer des dragons propageant l’Évangile.
Opprimoit ses sujets pour mériter les cieux.


Il faut cependant que je rende justice au P. La Chaise : quoiqu’il ait été le principal agent du mariage de la veuve Scarron, nous ne devons pas oublier qu’au milieu des querelles ridicules qui troubloient la cour et la ville, il joua le rôle d’un conciliateur éclairé, et que, s’il n’eut point assez de crédit pour sauver à Bossuet le déshonneur de sa victoire, il eut le courage de soutenir Fénélon, et de le louer devant le roi qui venoit de le proscrire. Il mourut enfin sans être haï, ce qui est beaucoup pour un despote ; et le féroce Letellier, qui lui succéda auprès de Louis XIV, se chargea bientôt de le faire regretter.

Je ne vous dirai point, madame, dans quelles mains est passé ce domaine, depuis l’heureux bannissement des jésuites jusqu’au jour où un décret lui assigna sa nouvelle et