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place parmi les capitaines illustres que la révolution a fait sortir de l’obscurité.


Avec nos libertés sa fortune commence,
Et ses premiers combats annoncent un héros.
Les rochers d’où le Var précipite ses flots
Sont le premier théâtre où brille sa vaillance :
Des périls les plus grands son orgueil est jaloux,
Et sa fougueuse impatience
Par-tout à l’ennemi porte les premiers coups.
Jamais à son aspect le destin ne balance :
Au pied des Apennins, sur le pont de Lodi,
Dans les marais d’Arcole, aux champs de Rivoli,
La victoire est par-tout où Masséna s’élance ;
Tout s’émeut, tout s’enflamme au feu de ses regards.
Son audace surprend ses compagnons de gloire,
Et leur chef le proclame, au milieu des hasards,
L’enfant gâté de la victoire.


Cette tête ardente, qu’enflammoit le génie de la guerre, ce cœur brûlant de patriotisme, ce corps infatigable, ce bras invincible, ne sont plus maintenant qu’une poussière inanimée. Une large pierre pèse sur elle, et son nom gravé sur la pyramide funèbre annonce à l’étranger que le héros a cessé de combattre. Pénétré d’admiration et de respect en appro-