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contradiction politique ; et la postérité ne verra jamais du même œil le jeune prince qui, dégagé des lisières de Mazarin, annonça un grand règne par un grand mot, et le vieillard qui soumit sa conscience et sa couronne aux pernicieux conseils d’un jésuite et d’une dévote.


Ce n’étoit plus ce roi, dont la seule présence
Annonçoit la grandeur, la gloire et la puissance ;
Cet Auguste nouveau, dont les nobles regards
Animoient les talents, enflammoient le génie ;
Par qui la France rajeunie
Voyoit dans ses climats renaître tous les arts
Dont s’honoroient la Grèce et l’Italie ;
Qui, de nos Phidias dirigeant les travaux,
Paroit de monuments les rives de la Seine ;
Élevoit des cités, ouvroit des arsenaux ;
Et, sous les rochers de Pyrène,
Contraignoit les deux mers à réunir leurs eaux.
Ce n’étoit plus ce roi qui, des murs de Versailles,
Dictoit des lois à l’univers ;
Qui fixoit d’un regard le destin des batailles ;
Et, de ses ennemis renversant les murailles,
Leur portoit la mort ou les fers :
C’étoit de Maintenon l’époux triste et servile.
Qui, ne voyant plus par ses yeux,