Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/158

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et, le cœur déchiré, les regards abattus,
Il quitte enfin le maître qu’il révère,
Que ses yeux ne reverront plus.


Plus heureux ou plus malheureux que son collègue, Cléry fut seul témoin des humiliations qu’on fit subir à cette famille auguste, de la noble résignation qu’elle ne cessa d’opposer à d’aussi terribles infortunes. M. Hue ne revit plus que les informes débris du martyr, quand ces restes sacrés furent retirés, vingt-trois ans après, de la terre qui les avoit renfermés, pour être déposés dans le tombeau des rois. Il ne survécut pas long-temps à cette triste cérémonie ; et la plus grande félicité dont il puisse jouir dans le ciel est sans doute d’être assis aux pieds du roi qu’il a si glorieusement servi sur la terre.


Quels souvenirs affreux rappelle ce tombeau !
Quels horribles forfaits ont souillé nos annales !
Se peut-il qu’aux mains du bourreau
La France ait vu livrer ces victimes royales !
Que ne peut-elle effacer le tableau
De ces sanglantes saturnales !
Non, non : de cette atrocité