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Beurnonville n’étoit alors qu’un soldat ; mais ses talents et sa valeur attirèrent sur lui des distinctions honorables. Dignement récompensé de ses services par l’amiral qui en fut le témoin, il crut à son retour que le ministère lui rendroit la même justice. Les préjugés qui régnoient alors ne l’abreuvèrent que de dégoûts ; et il confia sa fortune à la révolution qui renversoit les préjugés dont il avoit à se plaindre. Lieutenant de Dumourier à l’armée du Nord, il y fut surnommé l’Ajax de la France. Lieutenant de Kellermann à la bataille de Valmy, il eut la seconde part à la gloire de cette journée. Ses exploits et sa fidélité ne le sauvèrent point de la haine ombrageuse de ces tyrans populaires, qui, sous le nom de jacobins, fatiguoient nos héros de leur capricieuse tyrannie.


Ces tribuns factieux, ces monstres sanguinaires,
Avoient droit d’usurper les temples et le nom
De ces moines impurs, qui, dans leurs monastères,
Préparaient pour les rois le fer et le poison,
De cette race fanatique
D’inquisiteurs et d’assassins