Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’intéressante Mathilde et de la trop sensible Amélie. Mais cet hommage éphémère ne suffit point à la cendre de madame Cottin.


Sa tombe n’est pas digne d’elle :
Femmes, j’en ai rougi pour mon siècle et pour vous.
Réparez, réparez cette injure cruelle :
Tout votre sexe en doit être jaloux.
Ne souffrez même plus que le nôtre se mêle
A cet hommage et si juste et si doux.
C’est au nom de Cottin que ma voix vous implore :
A son illustre cendre apportez vos tributs ;
Honorez d’un tombeau celle qui vous honore
Par ses talents et ses vertus !


Je la quitte avec l’idée consolante que mes accents retentiront dans vos cœurs ; et, après avoir salué le cénotaphe du respectable et digne frère de Rabaut-Saint-Étienne, qui fut comme lui le défenseur des opprimés et l’apôtre de la tolérance, je m’arrête au nom d’un guerrier dont le patriotisme égala le courage. La gloire du maréchal Beurnonville a commencé dans l’Indostan, sous les ordres du brave Suffren, qui faillit anéantir dans ces riches contrées la fortune de l’Angleterre.