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il vint les représenter dans les états-généraux ; il y provoqua la réunion des trois ordres, le vote par tête, le serment du jeu de paume ; il proclama les droits de l’homme du haut de la tribune ; et pressa de tous ses moyens l’achèvement de cette constitution, qui lui sembloit le terme des incertitudes, des agitations, et de la lutte des partis. Mais son ardent amour pour la liberté n’atténuoit ni son zèle pour la monarchie, ni son respect pour les Bourbons. Il vouloit tout renverser en France, hors le trône ; il vouloit tout changer, hors la dynastie ; et c’étoit alors le désir, la pensée, le besoin, l’espérance de l’immense majorité des François. L’anéantissement de l’arbitraire, la division des pouvoirs, l’égalité des droits, les deux chambres, la sanction royale, le droit de les dissoudre, tous les grands principes consacrés vingt-cinq ans après par la Charte, furent soutenus par son éloquence. Mais le titre d’assemblée nationale dont les états-généraux voulurent se parer malgré lui ; la création d’une chambre unique, le rejet de la sanction qu’il avoit sollicitée pour le trône, lui parurent autant d’at-